De la sainteté

J'ai toujours pensé que les acteurs porno touchaient par leur métier même à quelque chose de sacré. J'écrivais il y a longtemps, sur quelques papiers, et pour leur rendre hommage : "Saint Johnny Rapid", "Saint Luke Hamill", "Saint Bret Corrigan"...
Ce sacrifice du corps quasi christique, peu d'hommes de piété en sont capables en vérité. La vertu du don de soi, de l'absolu abandon, est incarnée là en son sens le plus extrême, le plus sublime, le plus glaçant. C'est la crucifixion de l'égo sur l'autel du malheur humain.
Les tout petits esprits, fidèles à leur médiocrité, diront qu'ils sont "payés" pour cela. On leur répondra avec dédain que c'est la moindre des choses, et que ce salaire-là serait plutôt symbolique au vu du grand bénéfice qu'en retire l'Humanité.
Barbara et Juliette Greco m'agaçaient, plus jeune, quand elles faisaient des putes les grandes dames de notre monde. Je fréquentais moi-même, à cette époque, quelques prostituées, et je les trouvais plutôt "au ras du trottoir" pour ne pas dire "du caniveau". Cela me semblait un brin "romantique", hors-sol, "quartier latin". Mais avec l'âge, je comprends mieux cette vue prise "d'en haut".

"Buveurs du sang du monde", comme l'écrivait Baudelaire, mes hommages les plus vrais, mon respect le plus sincère et mon admiration. N'est-il pas noble d'arriver en retard à tout ses rendez-vous ?

- J't'en remet une, Max ?

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