Pensées imbibées

Quand il m'arrive de traîner mon spleen devant « Tous heureux au camping » sur TF8 ou bien « Ma folle vie de Camping-cariste » sur +C-CON, je n'arrive pas à me projeter, dans ces fictions, d'une façon « adaptée » et convenable. Vu mon âge, s'il m'arrivait de partir en « vacances » avec ces têtes de cons, il me faudrait boire l'apéritif et vivre ma vie de crétin avec ces darons rougeauds et bedonnants, fans de Johnny et de coups de soleils crémeux sur la tronche. Sauf que moi, je me sens plus intéressé par la petite vie discrète et rigolarde de leurs jeunes ados - dix-sept ans, le bel âge -, en arrière plan du reportage et pas encore tout à fait contaminés par l'énorme connerie parentale. Certes, ces fils de beaufs joviaux, aux cuisses glabres et au teint halé, finiront par retrouver leurs parents dans l'affligeante uniformité de leur classe mais je me dis, bizarrement agacé, que, si je n'ai plus l'âge de jouer aux billes avec le duvet tendre de ces belles années, ce n'est pas pour autant que je devrais siroter une anisette avec leurs parents.


- T'as qu'a zapper, Ducon !


Le fait divers du moment – un type qui faisait violer sa bourgeoise, droguée au préalable, comme il se doit chez les pervers honteux, par la cours des miracles d'un tchat maffieux -, me rappelle - mais l'humanité est toujours en forme et ne cesse, à tout moment, de s'en montrer digne -, cette phrase de Léo Ferré :

« L'âme de certains individus m'empêchera toujours de croire tout à fait en dieu. »

Ce dieu, je ne sais s'il existe. Cependant, quand on entend les adeptes de ses diverses sectes, qu'il aurait à priori créé « à son image », quand on considère les crimes abominables qu'ils commettent allègrement, en fanfare : « Allah akbar ! », et en son nom, on se dit qu'il doit avoir une sacrée sale gueule, dieu le père.

Délit de faciès direct à l'entrée de mon établissement, le barbu des nuages : « C'est une soirée privée monsieur, ça ne va pas être possible. »

Pour revenir à cet homme merveilleux et inventif - je parle du type du fait divers -, il aurait, parait-il, aussi drogué sa fille, et l'aurait photographié nue dans des positions lubriques. On imagine bien l'usage affectueux et tendre que ce bon père de famille faisait de ces petits chefs d'oeuvres... Ça devait être sympa la vie quotidienne de cette famille là. Joyeux Noël !

Mais Max, me dis-je, toi qui n'est pas un salaud, ni un psychopathe, car ton âme, hélas, n'est assez hardie - même si on t'avait dit de ne pas dire Hardy -, comment aurais-tu vécu, sans mentir, d'avoir au quotidien un petit connard de vingt ans se baladant à poil dans ta maison ?

Ah non, vraiment, qu'on ne me tente pas ! Laissez-moi donc tranquille ! Toute cette soupe de la vie, humaine en particulier, me répugne. Gardez vos marmots, vos ados, vos vacances, vos vices infâmes et vos crimes, vos amants dans le placard et vos plans de carrière, loin de moi ! Je n'entend rien à ce triste monde, j'en ai toujours été l'étranger. Et j'aurai tout fait, dieu m'en est témoin, pour m'y compromettre le moins possible.

Pas assez à mon goût.

Dites ces mots : « ma vie », et tirez la chasse.

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