Vieux

(...)
- On vous reproche votre intolérance et votre âgisme.
- On me reproche tant de choses.
- Vous n'aimez pas les vieux ?
- Je n'ai rien contre « les vieux », comme vous dites. J'en deviens un moi-même, bon an mal an. Sauf que je ne les désire pas, c'est tout. Je pense qu'il y a un temps pour tout. Et le sexe pour moi ne peut se faire qu'avec un corps encore jeune. Le désir ne vieillit pas avec le corps. Blanche Gardin l'a très bien dit dans son One Woman Show : personne ne regarde de pornos avec des vieux. Cela en dit long sur l'essence du désir et sur la sensualité en général. Là, je ne parle pas d'amour bien sur, mais de concupiscence, de désir charnel, « de cul » si vous préférez.
- C'est bien ce genre de propos extrêmes que l'on vous reproche.
- Ils ne sont pas extrêmes. Ils témoignent seulement d'un goût personnel. Je n'organise pas de manifs, ne fais signer aucune pétition. Je me fiche que les vieux se baisent entre eux. Qu'ils partouzent à tout va sur les plages naturistes. Chacun sa vie. Je dis simplement que Matzneff, ce vieux dégueulasse, avait un meilleur goût.
- Vous avouez donc être pédophile ?
- Cela me fait rire votre propos car un sale type, glauque comme tout, qui écrivait comme un élève de sixième redoublant et qui se disait mon « ami » sur les réseaux sociaux m'a déjà traité de « pédo » quand je causais vaguement la nuit avec lui de mon amour des Lolitas. Non. Je ne suis pas du tout un pédophile. Je n'aime que les majeurs consentants.
- Vous faites souvent l'amour à des « Lolitas » ?
- Et vous ?
- Ce n'est pas le propos.
- Je ne suis moi-même pas un propos et je vous trouve très désagréable.
- Je vous prie de m'excuser.
- Je vous excuse, vous êtes si jeune, vous ne pouvez véritablement comprendre... Ce que je pense simplement c'est que, passé un certain âge et un certain état physique, il n'y a que les rapports tarifés qui semblent convenables et honnêtes. Passé l'âge de la romance, de l'amour et du désir partagé, vient l'âge du contrat. Mais un contrat n'est pas toujours sale, vous savez ? Je vous invite à voir le film « Good Luck to you, Léo Grande. » Contrairement à ce que pensent beaucoup de mes amis fortunés, l'argent achète à peu près tout ce qui peut faire « le moelleux », le savoureux, d'une existence*. Demandez donc aux infortunés, leur accès au luxe, à la volupté et à la romance est très limité.

*Confer la délicieuse chanson de Jacques Duvall "Gigolo".

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