Pensées vagabondes

« On n'écrit pas parce qu'on a quelque chose à dire mais parce qu'on a envie de dire quelque chose. »

Cioran.


Dans ses « Pensées », Giacomo Léopardi écrit qu'il est sot de confesser ses faiblesses et ses fautes en public. Personne, dit-il, ne manquera de se jeter sur cette manne afin de nous humilier et de se faire valoir à nos dépends. Les hommes, et même nos amis, explique-t-il, se saisissent de la moindre occasion pour paraître supérieurs. S'ensuit que l'aveu d'une faiblesse les comble et que, sous couvert d'apitoiement, ils nous traiteront en misérable, en inférieur. Les jeunes gens délicats, conclut-il, pensent qu'il est normal, et juste, que la sincérité leur apporte la sympathie alors qu'il en va tout autrement dans le monde ou seule la puissance et le mensonge habile sont reconnus et appréciés.
Tout cela, hélas, est tristement vrai : Il importe de garder nos gouffres intimes secrets car le vulgaire n'entend pas s'attendrir sur nous. Le philistin aime la puissance et la domination. C'est là son infirmité, sa laideur et sa misère.
Mais dans le fond qu'importe que les hommes vous méprisent et que la société vous humilie, si une fois, une seule, chance des chances, un homme, un seul, vous aima vraiment.

Je ne supporte pas ces odieux importuns qui vous fouillent du regard et plongent leurs petits yeux sales dans les vôtres sous prétexte de « franchise ». Quelle impudence ! Quel manque de décence, de savoir-vivre élémentaire.

Ce « gros plein d'être » est accablant. Il pérore de sa grosse voix virile sur tout les sujets, donne toujours son avis et semble très satisfait de lui-même. Et dire qu'il est tiré à des millions d'exemplaires...

Un ami me demandait, pour s'amuser, quelle musique pouvait représenter, là comme ça, pour rire, le « climat de mon âme » ? Un titre de Catherine Lara me vint à l'esprit, qu'il ne connaissait pas. Je décrivis donc un peu le morceau : « c'est un petit violon tzigane mal accordé jouant son solo maladroitement dans un environnement musical oppressant. » Il eu l'air étonné et me dit, soudain grave :  « Il te faut grandir, Max. »

Décidément, je n'arriverai jamais à me sentir adulte. Je serai sans doute toujours un adolescent embarrassé et inapte à la vie sociale.

« Lire entre les lignes » est un passe-temps d'honnête pêcheur.

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