Humain, trop humain

- On dit « vivre » mais ne devrait-on pas plutôt dire « mourir » ?
On le voit bien, grandir, puis vieillir, c'est s'avancer, cahin-caha, vers le délabrement.
Le corps ne prend pas de l'âge, contrairement au bon vin ou à l'esprit quelquefois, il pourrit simplement. Il fait chemin paisiblement, lentement, vers la putréfaction.
Le seul et unique horizon de nos « vies » est la décomposition : « Elles accouchent à cheval sur des tombes » écrivait Samuel Beckett.

« Mort où est ta victoire ? » demandait Saint Paul. Mais partout, voyons. Dans chaque minute, dans chaque seconde. Dans chaque fleur admirée. Dans chaque corps caressé. Dans chaque femme aimée. Dans chaque soupir et dans chacune de nos larmes.

« Qu'est-ce qu'une vie réussie ? » Mais enfin, la question est absurde. Toutes les vies sont « réussies ». Puisqu'elles arrivent toutes inévitablement au même port.
Chipoter sur le chemin c'est voir vraiment petit. C'est voir « humain ». Trop humain.

- J'ten ressers une, Max ?

- La dernière alors.

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