Cabarets et mélodrames

Quand ils ne sont pas burlesques, les spectacles de transformistes peuvent être déchirants. J'ai assisté dans ma jeunesse à quelques représentations, et je me souviens d'une en particulier qui m'a donné le sens du tragique et du Beau typiquement homosexuel. Si les noirs d'Amérique ont inventé le blues pour adoucir leur peine, les homosexuels, eux, ont réinvesti avec génie le mélodrame. Les larmes de Rimel d'une diva surmaquillée, le Spleen scintillant d'un drame d'amour sans issue, toute cette vie passée dans les bordels et les dancings enfumés, malmenée par les hommes et le monde cruel, quoi de plus émouvant, de plus touchant ?

« Quand vient la nuit j'ai l'coeur qui bat comme une Locotive
Moins vingt, j'saute dans un taxi, j'pars à la dérive
Vers ces tristes tropiques pleins de sanglots toxiques
Là où tu m'attends
Dans cette rue où Paris veille à la sueur des néons
J'pousse la porte et j'entre dans le bar
Oh, qu'est-ce que c'est beau comme tu chantes faux
ça fait bobo comme un tango
Mon beau travelo, cloche du porno
Tes trémolos sont en lambeaux... »
Jean-Claude Vannier.

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