A 2h du matin

J'ai toujours trouvé Scarlett Johansson fade. Je me doutais bien que cette petite dame, qu'ils essayaient de faire passer pour une « new Marylin », notamment à l'époque Woody Allen, n'était pas bête et était même plutôt douée. Mais bof, chez moi ça ne prenait pas.
Mais je ne parle que le français donc je ne l'ai jamais vraiment « entendue » jouer, me contentant du doublage français. Peut-on prétendre connaître quelqu'un si l'on n'entend jamais sa voix ? Je veux dire : « incarnée dans un discours compréhensible ».

« Connaissez-vous l'ennui de n'avoir qu'un seul pays ? » questionnait Nilda Fernandez. Oui, je connais ce sentiment d'être séparé par la langue de toute une partie de l'humanité. Léonard Cohen, Amy Winehouse, Meryl Streep ne me toucheront jamais autant qu'un poète, une chanteuse ou une actrice français(e) car je ne les comprendrai jamais « vraiment ».
Je veux dire avec le plus important : « l'oreille » - donc le cœur..

Et pourtant...

A 13 ans j'étais amoureux d'une actrice hollywoodienne. Elle jouait dans une série à succès de ces années-là.

Je vous raconte.

L'été, pendant mes vacances à la mer avec mes grands parents, on n'avait pas le droit de filer à la plage avant la fin de cette série.
Quel bagne...
Au début, nous soufflions de rage et d'impuissance.
Et puis... nous nous mîmes à suivre l'intrigue du feuilleton imposé.
C'était nul.
Mais, il y avait une petite meuf un peu hors norme la dedans, « la méchante ».
Elle était belle, même très belle, et ultra sexuée. Ses mauvais tours étaient délectables. J'y pris goût - A tel point que c'est moi, par la suite, qui imposait à toute la famille de la suivre, cette série-là. Juste pour ses beaux yeux - ultra maquillés - , ses longs cheveux blonds, ses talons hauts, ses bas sur ses fines jambes et puis ses jupes fendues... Surtout son glamour de femme fatale - à toute heure...

Je l'aimais.

C'était ma Lady Marlène des 80's. Ma Greta Garbo low Cost. Ma vampirella à moi.