Voyage Voyage

« Les voyages forment la jeunesse »
Montaigne.
Je déteste les voyages. Je les ai toujours eu en horreur. Mais jeune, je me forçais un peu. Il y avait peut-être quelque chose à voir « ailleurs » ? Mais non. Partout où je suis allé je n'ai jamais rien trouvé que moi. Moi, moi et toujours moi. Ma tête, je l'emmenais partout. Elle ne me quittait jamais.
Le ciel de Paris était-il si différent du ciel de Mulhouse ? Traîner près de la Seine était-ce plus joyeux qu'en bord de Garonne ? Que l'on s'adressa à mon portefeuille ou à mon cul en portugais, chinois, américain ou hollandais, était-il plus gratifiant, exotique, qu'en bon français du coin de la rue ? Non. Il ne me semblait pas.
Le clair de lune à Maubeuge me semblait surfait. Les eaux turquoises des iles lointaines d'un ennui mortel. Beaucoup sont revenus de Syracuse. Déçus. N'auraient-ils pas mieux fait de rester dans leur chambre à en rêver ? Un « rêve d'amour » n'est-il pas toujours plus beau, plus grand, plus profond, que l'amour même ?

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