Journal d'un pas grand chose (extrait)




Mardi 4 Septembre 2005.

Je crois que je suis dépressif.
Il y a maintenant dix ans que je suis tombé.
Ma vie, il est vrai, n'a été qu'une suite de crises, mais cette chute-là, fruit sombre et amer arrivé à maturation de mes lectures mais surtout de ma vie, qui en était une illustration éclatante, je ne m'en suis pas relevé.
Je commence à penser, le temps passant, que ça n'arrivera jamais.

Les fiers-à-bras aiment à se relever « huit fois » il parait, sans doute pour pisser vu leur grand âge, mais moi non. Même pas une.
Je suis tombé pour de bon dans le grand tonneau du désespoir. Le vrai. Pas celui qui se guérit à coup d'antidépresseurs et de pensées positives.
Quelquefois on touche le fond et puis on y reste il faut croire.

C'est étrange de vivre dans un perpétuel "No Future". Une absence d'avenir qui dure... Le monde est alors touché d'irréalité et les gens croisés font figures d'ombres. Vous croisez des visages, vous traversez des lieux mais rien ne vous touche. Plus rien n'entre en vous. Vous êtes seul, enfermé en vous-même. Avec l'impossibilité absolue d'en sortir.

Un chagrin permanent...
Une douleur qui n'en finit pas.

Jeudi 6 Septembre 2005.

Je me suis un peu confié à L. sur mon délabrement. Sur ma difficulté à y voir clair.
Elle a fredonné goguenarde, "Noir c'est noir".
C'est elle qui a raison : la douleur est incommunicable.

Je suis seul.

Et en écrivant cela, je l'imagine en train de ricaner : "Non Jef, t'es pas tout seul"...

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ouverture

Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage

Wouaf !